LECTURES ELEM NT / SUMMERBOOKS 22

Comme chaque année vient le moment de sélectionner les livres qui traverseront l’été. En fait, cette recherche à déjà démarrée il y a quelques mois, depuis novembre dernier précisément. Choisir les livres qui nous accompagneront tout l’été peu demander de la méthode et de la patience. L’agence ELEM NT partage avec vous sa sélection SUMMERBOOKS 22 qu’elle ne saurait vous recommander encore puisque les livres n’ont pas été lus.

Au fil des mois, au fil des humeurs, des articles, des publications, des discussions entre amis, des conseils, une liste de livres se compose et une multitude de titres de romans possibles se superposent virtuellement en plus de ceux qui se superposent réellement sur la table du salon, sur la table de nuit, partout où il y a un espace.

Personnellement, pour classer et référencer mes recherches de livres j’ai essayé : des apps de bureautiques que j’ai tenté de détourner façon bibliothèque…sans succès, j’ai utilisé des apps spécialement faites pour cela à savoir : la gestions de bibliothèques telle que l’appli GLEEPH, bien mais pas assez immédiate et finalement la meilleure méthode que j’ai pu trouver pour garder en mémoire et accessibles les livres que je finirai par écarter et par acheter c’est de simplement faire une copie écran de la cover et du résumé à partir de mon iPhone depuis. le site qui en parle et de la glisser dans un album photo créé dans la pellicule de mon portable que j’ai nommé BOOKS. Une première lecture images façon Pinterest puis en un seul clic l’ouverture de la couverture et du résumé.

Fin juin début juillet, 22 livres potentiels attendaient que je fasse un choix.

J’ai fini par en choisir 8. Particularité, ils ont tous un point commun : Les auteurs sont presque toutes des femmes ou mettent en scène’ des femmes. Chaque histoire se déroule dans une ville différente. Autre point commun la moitié d’entre-eux sont des textes contemplatifs et l’autre moitié des textes résignés et sans retours.

LA SÉLECTION

La vallée des fleurs / de Niviaq Korneliussen / Édition La Peuplade / article

Elle vit à Nuuk, la capitale du Groenland. Elle est inuite, jeune, moderne et pleine d’humour. Elle est amoureuse de sa copine. Elle a été acceptée à l’Université d’Aarhus au Danemark et va enfin sortir du nid familial. Mais l’arrivée sur le continent réveille en elle une souffrance muette, une fêlure qui tue lentement le goût de vivre. Un événement tragique dans sa belle-famille la rappelle opportunément dans l’est du Groenland, au pied de la Vallée des Fleurs où, contre toute attente, la beauté des montagnes déclenche chez elle le début d’une rupture radicale. Elle, qui enfant avait sauté d’une fenêtre pour s’envoler, va chercher à retrouver à tout prix sa liberté perdue. 

Avis ELEM NT / La découverte de Homospaienne son premier livre avait été un choc ! des phrases simples, un propos simple dont on ne soupçonne pas qu’il restera durablement en nous. Chez cette autrice il n’y a pas d’effet de style ni fictions sur lesquelles tirer pour garder attentif son lecteur. La perfusion est insidieuse et lente. Et justement parce que tout est vrai, tout est juste, tout nous est familier dans ces moindres riens qui font nos quotidiens cela nous fait écho en nous immédiatement. La vallée des fleurs après avoir refermé le livre nous apparait terriblement juste. C’est la, devant nous mais ce n’est pas une raison suffisante qui fera que nous y serons attentif.


Rendez-vous à Positano / Goliarda Sapienza / Éditions Le Tripode / article

L’éblouissement n’épargnera personne, comme il n’a pas épargné Goliarda Sapienza lorsqu’elle mit les pieds à Positano. Le choc avec ce lieu se produisit au début des années 1950, l’écriture jaillit trente-cinq ans plus tard, en 1984, alors que ses rétines n’avaient toujours pas retrouvé leurs esprits. D’où ces phrases en rayons de soleil, ces scènes éclair aveuglantes. Goliarda a toujours eu l’oeil. Assistante du cinéaste Francesco Maselli, son compagnon, elle a découvert le village amalfitain lors d’un repérage pour voir s’il pouvait servir de décor à un film en préparation : « Mais quelques heures avaient suffi pour nous convaincre que l’endroit était trop beau et empreint de magie pour une histoire comme la nôtre. »

Mais pas pour une histoire comme la sienne. Goliarda reste plus longtemps que prévu, au point de recevoir un coup de fil affligé de Luchino Visconti : « Que fais-tu, Goliarda, à perdre du temps dans ce village ? Tu me déçois. A ton âge, on doit être ici, en ville, et agir. » Ce qu’elle fait ? Elle regarde, elle s’immerge, elle se remplit. Hypnotisée par Positano, qui « guérit de tout, vous ouvre l’esprit sur les douleurs passées et vous éclaire sur les présentes ». Et surtout médusée par une résidente, sirène blessée sortie d’un tableau de Botticelli, « d’une ancienneté si lointaine qu’elle en apparaît parfois extrêmement moderne ».


Traversée en eau claire dans une piscine peinte en noir / Cookie Mueller / Édition Finitude / article

Devant l’objectif des plus grands photographes, des plus grands cinéastes, elle excellait à être simplement Cookie. L’inoubliable, la touchante Cookie Mueller, égérie de l’avant-garde new-yorkaise des années 70 et 80.
Lors de soirées devenues mémorables, elle exerçait ses fabuleux talents de conteuse. Tous se délectaient de ses aventures extraordinaires, de ses souvenirs de l’époque où elle était la bad girl du lycée jusqu’à ses anecdotes de tournage avec John Waters, en passant par les épisodes de sa vie californienne, lorsqu’elle côtoyait Janis Joplin ou un certain Jim Morrison.
Et quand un jour, elle s’est enfin décidée à mettre tout ça par écrit, on s’est aperçu qu’un écrivain était né.

Avis ELEM NT / Les moments de vie que cette jeune femme à traversée sont juste dingues ! Le livre est court mais on a l’impression d’avoir lu un journal plus dense. C’est brillamment drôle. C’est du talent que de savoir placer un mot, un seul mot dans une phrase qui fera la différence et créera cette impertinence, ce lâché prise. Ce témoignage est une ode à la liberté.


Règne animal / Jean-baptiste Bel Ami / Édition Gallimard / article

Règne animal retrace, du début à la fin du vingtième siècle, l’histoire d’une exploitation familiale vouée à devenir un élevage porcin. Dans cet environnement dominé par l’omniprésence des animaux, cinq générations traversent le cataclysme d’une guerre, les désastres économiques et le surgissement de la violence industrielle, reflet d’une violence ancestrale. Seuls territoires d’enchantement, l’enfance – celle d’Éléonore, la matriarche, celle de Jérôme, le dernier de la lignée – et l’incorruptible liberté des bêtes parviendront-elles à former un rempart contre la folie des hommes ?

Avis ELEM NT / Lecture en cours. Dément ! Les conditions de vie et de travail d’une famille de paysans au tout début du siècle dernier sont saisissantes. L’auteur prend soin de de ne pas séparer la condition de l’homme de l’animal en en faisant une sorte d’hybride. (à suivre…)


Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants / Mathias Enard / Éditions Babel / article

En débarquant à Constantinople le 13 mai 1506, Michel-Ange sait qu’il brave la puissance et la colère de Jules II, pape guerrier et mauvais payeur, dont il a laissé en chantier l’édification du tombeau, à Rome. Mais comment ne pas répondre à l’invitation du sultan Bajazet qui lui propose – après avoir refusé les plans de Léonard de Vinci – de concevoir un pont sur la Corne d’Or ? Troublant comme la rencontre de l’homme de la Renaissance avec les beautés du monde ottoman, précis et ciselé comme une pièce d’orfèvrerie, ce portrait de l’artiste au travail est aussi une fascinante réflexion sur l’acte de créer et sur le symbole d’un geste inachevé vers l’autre rive de la civilisation.


Cannibales / Regis Jauffrey / Éditions Seuil / article

Noémie est une artiste peintre de vingt-quatre ans. Elle vient de rompre avec Geoffrey, un architecte de près de trente ans son aîné avec qui elle a eu une liaison de quelques mois. Le roman débute par un courrier d’elle adressé à la mère de cet homme pour s’excuser d’avoir rompu. Un courrier postal plutôt qu’un courrier numérique qu’elle craindrait de voir piraté. Une correspondance se développe entre les deux femmes qui finissent par nouer des liens diaboliques et projeter de dévorer Geoffrey.


Un amour / Sara Mesa / Éditions Grasset / article

Natalia a décidé de changer de vie en emménageant dans un petit village, La Escapa. Traductrice, elle a quitté son quotidien de citadine pour trouver le calme nécessaire à son prochain projet littéraire – et fuir certains fantômes du passé. Dès son arrivée, les relations avec son nouveau propriétaire se tendent. Comme convenu, il lui a trouvé un chien pour lui tenir compagnie, un animal qu’elle décide de nommer Chienlit, mais cela ne compense pas l’état déplorable du taudis qu’il lui loue. D’autant qu’en plus des fissures et des fuites, le malaise de Natalia grandit à mesure qu’elle fait connaissance avec les autres habitants du village. Dans ce roman écrit sur le fil, Sara Mesa construit une fantastique galaxie de personnages prêts à en découdre. Il est bien sûr question de la ruralité et du fantasme de la vie loin de chez soi, de la solitude et de la violence du quotidien, mais Un amour raconte aussi la puissance du doute – du doute existentiel et du doute amoureux, dont l’inconfort est probablement le signe ultime de notre vitalité.


Watergang / Mario Alonso / Éditions Le Tripode / article

Paul a douze ans et habite à Middelbourg, petit village perdu au milieu des polders. Il y vit avec sa mère, divorcée et contrainte de travailler dans un supermarché, et sa grande sœur, pas encore tout à fait sortie de l’adolescence mais déjà enceinte. Son père est parti refaire sa vie de l’autre côté de la mer. Mais Paul n’est pas un garçon comme les autres. Paul voudrait être écrivain. Il passe ses journées à courir le long des canaux, au bord de l’eau, et à remplir son carnet de notes farfelues sur tout ce qu’il voit. Watergang est son histoire, celle de ceux qu’il aime, et de ce village niché au bout du monde.


Mâchoires / Monica Ojeda / Éditions Gallimard / articles

Fernanda, une belle et insolente lycéenne passionnée de littérature et de films d’horreur, se réveille pieds et poings liés dans une cabane au milieu de la forêt équatorienne. Sa kidnappeuse n’est pourtant pas une inconnue : il s’agit de sa professeure de lettres, Miss Clara, une femme hantée par le souvenir de sa mère et harcelée depuis des mois par ses élèves dans un établissement catholique de l’Opus Dei, réservé aux élites de Guayaquil. Les raisons de cet enlèvement vont cependant vite se révéler bien plus inattendues et complexes qu’une simple vengeance pour les humiliations subies. Un amour qui ne dit pas son nom, une trahison inespérée et les rites secrets d’une bande d’adolescentes intoxiquées par les creepypastas — ces histoires d’épouvante devenues virales sur Internet — composent la trame surprenante et parfaitement maîtrisée de ce thriller psychologique sur la jeunesse, le sexe et la peur. Mónica Ojeda décrit ici magistralement les relations passionnelles entre mères et filles, entre enseignantes et élèves, entre sœurs et « meilleures amies ». Elle recrée un monde féminin sans limites et sans merci, où le danger et le désir règnent comme une fascinante déesse à deux têtes.

Etant donné que nous avons laissé ouvert le blog, nous vous invitons à nous faire part de vos lectures, nous dire aussi comment vous vous y prenez pour sélectionner un livre ?

Stephan Pluchet

Juillet 2022

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s